L’éphémère insaisissable du songe se matérialise littéralement dans les interventions murales d’Ariane Monod. En ses esquisses murales, le fusain y laisse la trace passagère du mouvement qui prend corps brièvement pour se transformer en une sorte de paysage onirique aux confins de l’abstrait et du figuratif. Traçant ses compositions à même le mur, Ariane Monod exploite les potentialités du fusain sec et gras qu’elle utilise tant sous forme solide que dilué dans l’eau. Elle module la densité des noirs pour faire naître des zones organiques de pénombre ponctuées d’éclaircies. Ces tracés voués à disparaître ne l’effraient pas; au contraire, l’artiste apprécie vivre cette expérience s’inscrivant dans un temps et un lieu définis, où l’improvisation s’emplit d’introspection. 

Ariane Monod (*1975, Montreux) a étudié à l’Ecole supérieure d’arts visuels (actuelle HEAD) à Genève, ville dans laquelle elle bénéficie depuis une vingtaine d’années d'un atelier à l’Usine Kugler, où elle a organisé des échanges de résidences d’artistes et expositions avec une galerie à Kyoto de 2023 à 2018. Elle expose régulièrement ses peintures de formats horizontaux et de grande dimension, tandis qu’elle réalise des dessins muraux en Suisse et en Asie, principalement au Japon. Sa première esquisse murale a été inaugurée en 2010 à l’Usine Kugler, et enrichie depuis d’une dizaine d’oeuvres. L’une de ses plus imposantes réalisations s'est déployée dans la Galerie Andata Ritorno à Genève en 2019. Le critique d’art Jean-Paul Gavard-Perret soulignait: «De son esquisse murale titanesque avec sa beauté et sa démesure ne restera bientôt plus rien… Ne restera que quelques photographies en guise de mémoire de ce qui n’est pas seulement un fond, un décor. Le visiteur s’y sera immergé pour devenir le sujet mouvant et en à-plat face à cette œuvre aussi inquiétante que belle. À sa démesure succède le sacrifice».

« Traçant ses compositions à même le mur, Ariane Monod exploite les potentialités du fusain sec et gras qu’elle utilise tant sous forme solide que dilué dans l’eau. Elle module la densité des noirs pour faire naître des zones organiques de pénombre ponctuées d’éclaircies. S’ouvrent dans l’oeuvre des perspectives qui, à mesure que l’artiste gratte, lisse ou estompe, forment un paysage onirique aux confins de l’abstrait et du figuratif. Textures végétales et minérales surgissent des flux de la matière : la surface d’un rocher sculpté par l’eau et le vent, l’écume des vagues, le mouvement vaporeux du brouillard, le sillage de l’écorce. Les oeuvres immersives d’Ariane Monod convient le spectateur à la réminiscence d’une atmosphère éprouvée lors de ses nombreux voyages. L’élaboration des ses esquisses murales exigent de l’artiste un réel investissement corporel, performatif. Hissée sur des échelles et des ponts élévateurs, elle met à l’épreuve sa peur du vide. Elle procède d’un geste spontané, sans l’intermédiaire d’un dispositif de projection ou de mise au carreau, puisant dans sa connaissance active du lieu et dans ses croquis préparatoires. A l’instar d’un mirage qui subrepticement se dissipe, le travail d’Ariane Monod demeure éphémère et insaisissable. Placées sous l’ordre du transitoire, ses fresques animent temporairement l’architecture qui les accueille. Lorsque les murs auront retrouvé leur état originel, seules resteront les impressions fugitives imprégnées dans l’esprit des visiteurs et la sauvegarde photographique comme trace de l’activité créatrice ».
N.Chaix et P.Guerdat, commissaires de l’exposition XXL. Le dessin en grand, Musée Jenisch Vevey, 2022                                    

« … Les vagues apparaissent ainsi, les ressacs, la tourmente, le vent, les retombées aquatiques qui semblent des appels au large de l’inconnu, de l’indicible et de l’imaginaire marin autant que céleste… Si la poésie a peut-être un peu le pouvoir de transmettre et insuffler la peinture, il est des oeuvres où les mots sont relégués à l’insuffisance du langage et vous laissent à la stupeur exquise de la seule délectation des yeux ouverts ».
Joseph Farine, directeur artistique, Andata Ritorno, laboratoire contemporain, Genève, 2019
28.10.23 - 01.12.23
GALERIE OBLIQUE
Exposition personnelle
Saint-Maurice
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20-26-27.08.2023 

ESQUISSE MURALE
Espace 27, Usine Kugler
Genève
© J-M Etchemaïté
© J-M Etchemaïté
© J-M Etchemaïté
© J-M Etchemaïté
© J-M Etchemaïté
© J-M Etchemaïté
© J-M Etchemaïté
© J-M Etchemaïté
© J-M Etchemaïté
© J-M Etchemaïté
© J-M Etchemaïté
© J-M Etchemaïté
© J-M Etchemaïté
© J-M Etchemaïté

15.10.2021 - 27.02.2022
XXL Le dessin en grand
© Photographies : Nicole Bernard

Vertigo, 2021
Esquisse murale, fusain, eau et gomme arabique, 4580 x 4700 mm / Ariane Monod / Musée Jenisch Vevey                          

Au terme d’une semaine d’activité au sein des espaces d’expositon du Musée Jenisch Vevey, Ariane Monod a donné forme à la fresque Vertigo. Celle-ci s’inscrit dans la série nommée génériquement Esquisse murale, inaugurée en 2010 à l’Usine Kugler à Genève, et enrichie depuis d’une dizaine d’oeuvres. L’une de ses plus imposantes réalisations s'est déployée dans la Galerie Andata Ritorno à Genève en 2019.
Traçant ses compositions à même le mur, Ariane Monod exploite les potentialités du fusain sec et gras qu’elle utilise tant sous forme solide que dilué dans l’eau. Elle module la densité des noirs pour faire naître des zones organiques de pénombre ponctuées d’éclaircies. S’ouvrent dans l’oeuvre des perspectives qui, à mesure que l’artiste gratte, lisse ou estompe, forment un paysage onirique aux confins de l’abstrait et du figuratif. Textures végétales et minérales surgissent des flux de la matière : la surface d’un rocher sculpté par l’eau et le vent, l’écume des vagues, le mouvement vaporeux du brouillard, le sillage de l’écorce. Les oeuvres immersives d’Ariane Monod convient le spectateur à la réminiscence d’une athmosphère éprouvée lors de ses nombreux voyages.
L’élaboration de l’oeuve Vertigo exige de l’artiste un réel investissement corporel, performatif. Hissée sur des échelles et des ponts élévateurs, elle met à l’épreuve sa peur du vide. Elle procède d’un geste spontané, sans l’intermédiaire d’un dispositif de projection ou de mise au carreau, puisant dans sa connaissance active du lieu et dans ses croquis préparatoires. Ainsi, le titre de l’oeuvre évoque aussi bien le vertige de l’artiste à l’oeuvre que celui ressenti face à cet environnement déserté. A l’instar d’un mirage qui subrepticement se dissipe, le travail d’Ariane Monod demeure éphémère et insaisissable. Placées sous l’ordre du transitoire, ses fresques animent temporairement l’architecture qui les acceuille. Lorsque les murs auront retrouvé leur état originel, seules resteront les impressions fugitives imprégnées dans l’esprit des visiteurs et la sauvegarde photographique comme trace de l’activité créatrice.



Dessiner c’est… Chercher mes traits, les souligner, les estomper. Choisir les quelques tracés qui se présentent à moi comme une évidence lorsque je prends du recul pour les observer.
Quel rapport entretenez-vous avec le dessin ? Je réalise énormément de carnets emplis de croquis, surtout lors de mes voyages. Étant fascinée par un lieu et son ambiance, j’éprouve le besoin d’esquisser afin de transcrire dans ma mémoire ces atmosphères particulières et les détails perçus. Mon œuvre s’inscrit dans l’abstraction, mais évoque la figuration, empreinte des instants recueillis consignés dans mes carnets de voyages. Depuis quelques années, je nomme ces performances «esquisses murales». Ce terme me convient car il laisse toujours une porte ouverte à une œuvre en permanente transformation.
A quel moment est dans quelle optique le grand format est-il intervenu dans votre production ? En 2010,  lorsque j’ai réalisé ma première esquisse murale sur une très imposante paroi à l’Usine Kugler, à Genève. Une sensation de libération. Une ouverture à mon expression. Depuis plus d’une vingtaine d’années, je travaille sur des grands formats (des polyptyques composés de fusain, de pigments et d’huile sur aluminium apprêté). En ayant expérimenté ces interventions murales, il est parfois difficile de m’exprimer pleinement sur des supports plus conventionnel, car l’espace devient restreint.
Et dans quelle mesure le recours au grand format s’impose-t-il aujourd’hui ? J’ai toujours été fascinée par les visions panoramiques car elles offrent une lecture infinie, impliquant une trajectoire. J’aime particulièrement travailler dans l’horizontalité qui permet au regard une lecture latérale pouvant se poursuivre et s’étendre au loin, au-delà de ses limites… Dans ce contexte, je sens que mon corps est pleinement sollicité, que mes mouvements sont liés à mes intentions. Ce besoin survient en entrant en contact avec un espace donné. Je prends mes repères et envisage de trouver un équilibre visuel afin que mon intervention s’harmonise avec le lieu.
Qu’autorise le grand format ? Quelles en sont les contraintes ? Le grand format m’autorise à plonger dans une vaste page blanche, et donne une ouverture totale à mon expression. Il me permet de dépasser mes limites au moyen d’une gestuelle ample et libérée. Toute intervention devient visible, de près comme de loin. En grand, on ne peut absolument rien cacher. Tout est présent, tout se découvre, selon la distance à laquelle on désire appréhender l’œuvre.
Quelles sont les processus à l’œuvre dans votre pratique graphique ? Quelle gestuelle adoptez-vous ? Je travaille régulièrement sur des échelles ou sur un pont, suivant la hauteur. Afin de prendre du recul visuel, je dois régulièrement déplacer ces supports, ce qui requiert une grande énergie physique également. Lorsque je démarre mes créations, la sensation est dense et exaltante. Face à une grande paroi blanche sur laquelle je m’apprête à m’exprimer, l’intensité des premiers tracés est extrême. j’aime et crains à la fois ce «vide» auquel je suis sur le point de m’adonner. Mon dialogue avec l’espace débute et je sens que je vis pleinement l’instant présent.
Quels outils, médiums ou supports favorisez-vous lorsque vous déployez le dessin à une large échelle ? Je dessine avec des morceaux de fusain secs et gras et avec du fusain comprimé, très dense. Sur les murs, je gratte, racle, lisse, frotte, estompe, effleure avec mes mains, avec des éponges, des pinceaux, des chiffons… J’utilise également la poudre de fusain diluée dans de l’eau. La technique du dessin (tracés) se transforme également en «médium de peinture» (coulures, surfaces tracées de pinceaux, etc.).
Quel regard portez-vous sur le monumental dans l’art ? Je suis particulièrement fascinée par les peintures murales ornant les temples et les monastères bouddhiques, notamment par celles d’Hasegawa Tōhaku (Ecole Kano, XVe siècle) à Kyoto. Je suis également éblouie par les fresques de la Renaissance se déployant dans les chapelles, dont celle de Giotto à la Chapelle de Scrovegni, à Padova… Et par les nombreuses tentatives d’échappées «hors cadre», en songeant par exemple aux installations de Motoi Yamamoto qui déploie ses «fresques» au sol.
Ces intégrations si réussies de l’image liée aux qualités architecturales nous permettent de vivre une immersion d’une intensité rare. A vos yeux, quelle relation le dessin de grande dimension instaure-t-il avec celle ou celui qui le regarde ? Je cherche à établir des interactions avec le spectateur, lequel, amené à se déplacer, appréhende dès lors l’image par plans successifs. Je désire que l’observateur puisse vivre une immersion, qu’il puisse se balader dans l’image.
Nathalie Chaix et Pamella Guerdat, Exposition XXL, le dessin en grand, Musée Jenisch Vevey, 2021

1.02.2020 - 29.02.2020
Galerie Grande Fontaine, Sion

© Jean-Luc Brutsch, 2020




12.09.19 - 5.10.19                   
Andata Ritorno
Laboratoire d'art contemporain, Genève          

 © Anouk Tank

 © Hugo Sabogal
 © A.Tank, Frédéric Elkaim et Joseph Farine
© A.Tank, Frédéric Elkaim et Joseph Farine
Dévêtir la nuit  

" Si la poésie a peut-être un peu le pouvoir de transmettre et insuffler la peinture, il est des oeuvres où les mots sont relégués à l’insuffisance du langage et vous laissent ä la stupeur exquise de la seule délectation des yeux ouverts ".
Pour Ariane Monod, le bonheur de cette exposition de septembre 2019.
« Rêvons, acceptons de rêver, c’est le poème qui commence. » Robert Desnos
Ariane Monod est peintre, un versant de sa pratique consiste en des interventions in situ dont elle en donne comme titre générique « Esquisse murale ». Cette exposition est l’aboutissement d’une résidence d’artiste pendant juillet-août 2019, seul moment où Andata/Ritorno interrompt sa programmation. Cette résidence a été entrecoupée par un voyage au Japon qui n’est pas sans laisser de traces dans le résultat final.
« Esquisse murale », ce terme indique d’emblée avec humilité la recherche d’infini en jeu dans l’œuvre de l’artiste. Une manière peut-être encore et selon le mot d’Aragon à vingt ans de « faire entrer l’infini ». Les outils choisis pour ce processus sont le fusain et l’eau. Le fusain comme chacun sait, est le résultat d’un bois calciné (fusain de saule, gras/sec et compressé) et c’est comme une force d’incandescence cachée qui guide les mains de l’artiste dans une recherche graphique où rejaillit un souffle qui n’est pas sans rappeler celui qui vous prend droit au cœur lorsque vous pénétrez dans les dessins d’une grotte préhistorique. Mais ici nulle présence animale ou humaine, des fragments de nature, de paysages vus et réinterprétés dans une vision subjective où débordent des coulées de falaises suggérées, des vagues de torrents qui se déversent sur on ne sait quel rivage imaginaire. L’artiste a fait de nombreux voyages au Japon. Elle en a gardé le goût de « la contemplation des pierres de lettrés (Gongshi en chinois et Suiseki en japonais) {qui} est un art en soi ». Ariane Monod nous propose alors des images façonnées « par le vent et l’eau ». Si l’Orient est présent, la fresque nous renvoie à quantité de lieux vus dont elle dégage et abstrait un paysage dont l’immobilité n’en est qu’une illusion. Il y a plutôt « arrêt sur image ». Dans un monde porté par la force du souffle. Le vent s’est levé et c’est alors comme des traces d’ondes en mouvement quand l’eau a été caressée d’un seul objet, d’un seul battement d’aile, même d’oiseaux absents. Des coulures rupestres ont laissé leurs dessins comme des pleurs de nature alanguie en recherche de traces d’éternité.
La nature a versé sa palette du camaïeu de la terre quand elle noircit et par les pierres d’ombres incrustées dans la roche du temps. Pour entendre ce grondement, il n’est que de plisser les yeux et vous reviennent dans les oreilles comme dans les paupières qui se ferment, le chant de l’infini de la nature. De quel écho cette chambre chante le tumulte ? Des océans peut-être et de l’appel du secret des grottes enfouies. De quelle galaxie cherchée jusque dans le tréfonds des abysses ? De quelle étoile absente qui se cherche une nuit ? De quel espace hérité de Lascaux et réinventé dans des traces qui ne sont ni de laves, ni de lèvres, ni d’ocre, ni de terre mais le fruit des empreintes d’un bois noirci. Ariane Monod nous livre un espace nocturne chercheur d’ouverture et de lumière comme une respiration qui ne sait se taire, ni se tarir.
Si l’on peut peindre le monde, une vision du monde en noir et blanc, c’est sans doute aussi par un besoin impérieux de clarté. Si l’on peut métamorphoser une galerie d’art en un antre clair-obscur c’est sans doute dans la quête d’une invitation à voir, à sentir, à ressentir, à donner à voir l’inédit d’une mémoire enracinée. Le vrai passeport de l’artiste est peut-être celui de faire voyager les images par-delà les continents et de les retranscrire dans son intuition avec l’énergie particulière et subjective qui est la sienne. Ainsi nait entre Orient et Occident sa proposition paysagiste telle une gravure agrandie.
Les vagues apparaissent ainsi, les ressacs, la tourmente, le vent, les retombées aquatiques qui semblent des appels au large de l’inconnu, de l’indicible et de l’imaginaire marin autant que céleste. Comme le reflet des étoiles qui brille bien plus que sur l’étendue des eaux, et qui est transpercé jusqu’aux profondeurs de ces lieux remémorés, mouvants, et tremblés de murmures dans l’apparence des cavernes.
Il en est des vagues comme de certaines pensées. Elles sont ce mouvement en aval et en amont, et leur pouvoir de persuasion vient de ce flux et reflux.
Abstraire. Refaire. Déconstruire. Peindre. Si le monde est un tableau, il faut donc lui rendre en miroir ce qu’il cache, nous renvoie, nous éblouit du fond de la nuit. Le rendre à son image, le transcender, le reconstruire, le réinventer de l’aube au crépuscule. L’émerveillement de le redécouvrir chaque jour. Placer une étoile de mer au fond de l’aube. Après la nuit, le chant des étoiles alors que les oiseaux ne répondent plus à l’absurde question de savoir comment ils volent. Nocturne, le bruissement des couleurs entre chien et loup. Nocturne, le bruit des dessins de Lascaux et leur perspective prémonitoire. Diurne, le chant du jour qui s’invente une symphonie. Et si les plus beaux paysages étaient ceux que l’on s’invente dans la mémoire d’un vécu ? Comme une écume de mer, comme la trajectoire d’un torrent, comme un tremblement dans la nuit qui guette et cherche la quiétude de l’or du silence.
Joseph-Charles Farine, septembre 2019


© Suzy Mazzanisi


ESQUISSE MURALE
Usine Kugler, fusain, mars 2019
© Jean-Luc Brutsch, 2019
ART PROJECTS GALLERY
Central Hong Kong / 2015
Exposition personnelle
www.artprojectsasia.com ​​​​​​​

Art Projects Gallery is delighted to present “Sublime Landscapes” by Ariane Monod. The solo exhibition, which is the Swiss artist’s first in Hong Kong, features her latest series of abstract landscape paintings. Ariane will also have a live painting performance on-site at Art Projects Gallery on the 2nd and 3rd April prior to the opening reception of her solo exhibition on 4th April. Ariane’s visually stunning landscapes convey an ephemeral quality that slowly unfolds and evolves as the viewer traverses along the paintings’ scroll-like panoramic format. They are abstracted visual assemblages of the artist’s dreams and memories, portraying an inner landscape in which the viewers can enter to form new interpretations based on their personal experiences and imagination. Ariane paints with natural color pigments with various mixed media in successive layers on aluminum plates, skillfully manipulating the material densities, textures and color saturations, to create a sense of fluidity and atmospheric subtleties that visually reveal the transformative passage of time within the evanescent landscapes. Born in 1975, Ariane is based in Geneva, Switzerland. She has been exhibited in numerous group and solo exhibitions in Switzerland and Japan. Apart from her paintings, she is also well known for her on-site temporary mural painting performances that further exemplify the concept of impermanence in her work.

In situ, Esquisse murale, fusain, 2015 / Art Projects Gallery, Central Hong Kong



藝途畫廊榮幸舉辦瑞士藝術家,Ariane Monod,香港首度個展“壯麗的風景”。這次展覽,將展出Ariane 最新一系列的抽象風景作品。 Ariane 亦會在4月4日展覽開幕酒會前的4月2日至3日,於藝途畫廊現場即席創作壁畫。藝術家Ariane視覺出色的風景作品,隨著觀眾貫穿卷軸般的畫面,作品中那瞬息萬變的風景特質便會慢慢地展開及演變。這些抽象的視覺組合是來自藝術家的夢和回憶,刻畫內在的風景,使觀眾可以憑著個人的經驗和想像力,對畫作建立全新的詮釋,走進藝術作品中。Ariane 採用自然的顏料及各種混合媒介,一層又一層的在鋁板上作畫,巧妙地操縱材料的密度,質感及色彩的飽和度,創造出一系列富有流動性和感性氛圍的迷人風景、反應世事的變化無常和瞬息萬變。出生於1975年的Ariane 現在於瑞士日內瓦工作及生活。她在瑞士和日本曾多次舉辦個展和參與聯展。除了她的繪畫作品外,她最為人所熟識的是,她在現場繪製臨時壁畫的表演藝術,進一步體現了她作品中所表達的無常的概念。 
Anng Tan, Art Projects Gallery, Central Hong Kong, 2015
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DOHJIDAI GALLERY
Kyoto / Japon / 2013
Exposition personnelle
HALLE NORD
Genève / 2012
Exposition personnelle

« Cette esquisse éphémère de 21 mètres sur 4, exécutée au fusain et à l’eau à même l’un des murs blancs de la Halle Nord invite son spectateur à entrer en elle. Le sentier menant au cœur d’un imaginaire organique s’ouvre sur la droite de l’esquisse, tracé double d’un noir appuyé qui guide de son ellipse le voyageur de formes imaginaires, conduit le regard à faire le tour de l’étrange forêt d’amalgames qui se décline sur l’horizon du mur blanc. Ainsi décentré, le regard à distance s’immisce dans ce relief inconnu et saisissant, contourne des volumes que l’habitude amène à interpréter, cherche la sortie de ce labyrinthe d’effets d’ombres et de lumière qui ne se ferme pas, qui n’angoisse jamais. Le jeu des perspectives est comme sculpté dans la matière même, jeu optique de noirs plus ou moins délavés, de blanc et de nuances de gris. Les volumes s’élèvent et s’abaissent rythmiquement lorsque l’on s’en approche et le pas double alors ce tempo pour suivre la perspective du détour, pour lire comme un parchemin infini le paysage qui se déroule, qui semble résonner au-delà de ses limites, comme des pulsations battant sur l’espace du mur laissé vierge. La recherche d’Ariane Monod dans ce travail d’une grande maîtrise technique explore d’une manière onirique les frontières entre abstraction et figuration. En effet, son maniement des tracés au fusain, parfois raclés ou lissés, des coulures d’eau et des estompés à l’éponge vise à créer un continuum d’éléments abstraits, un effet de rythme et de profondeur, une atmosphère et un trajet du regard. Cependant, la réaction du spectateur est souvent de décomposer ce relief pour en interpréter les éléments en nuages, montagnes ou vapeurs de brume ».
Sophie Gander, 2011

© Julien Gregorio

© Julien Gregorio
© Julien Gregorio
© Julien Gregorio
© Julien Gregorio
© Anouk Tank
© Anouk Tank



FERME DE LA CHAPELLE
Genève / 2013
Exposition avec Chantal Carrel
/ Duo avec Chantal Carrel​​​​​​​
« De format panoramique, les peintures et les fusains d’Ariane Monod se déroulent sur le mur comme défilent les souvenirs que l’artiste a glanés au long de ses voyages. Ces images qui fluctuent en continu, de par leur forme horizontale et l’enchaînement informel des tonalités, possèdent la qualité évanescente de la mémoire et du rêve, tel un film qui se développe in extenso sous nos yeux. Avec une technique parfaitement maîtrisée, la plasticienne superpose et juxtapose des pigments sur des plaques de métal qui créent un horizon de plusieurs mètres de long aux variations infinies de bleus et d’ocres. Il y a quelque chose de jouissif dans ces harmonies de tons qui s’entremêlent comme des soies chatoyantes et qui créent des atmosphères aquatiques ou aériennes plus que des paysages. Ces derniers  apparaissent plus concrètement dans les «panoramiques narratifs», dessinés au fusain sur plaques métalliques, où des éléments végétaux ou urbains, représentés de manière réaliste, alternent avec des plages plus abstraites. Ce constant va-et-vient entre informel et réalisme crée une dynamique presque cinématogra- phique. L’éphémère insaisissable du songe se matérialise littéralement dans l’esquisse murale que l’artiste a réalisée sur l’une des parois de la galerie. Le fusain y laisse la trace passagère du mouvement qui prend corps brièvement pour se transformer en paysage voué à disparaître à la fin de l’exposition ». 
Nicole Kunz, 2013 / Ferme de la Chapelle, Genève
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ESPACE 27 / USINE KUGLER
Genève / 2011

" Attirée par les visions panoramiques qui offrent une lecture infinie impliquant une trajectoire, mes recherches se portent sur des tracés, des étendues dans lesquelles un flux d’éléments s’aventure à travers un monde imaginaire. Je poursuis ces recherches d’ambiances sur des formats horizontaux, panoramiques, afin que s’y lisent, s’y racontent des histoires de rythmes, des atmosphères. Inspirée par le parchemin qui se déroule indéfiniment, je m’intéresse particulièrement à ce qui a trait à la vision latérale. Celle-ci offre, impose une lecture qui appelle un déplacement, un mouvement liés à un rythme et une durée. Cette aspiration à une lecture qui implique un cheminement, une trajectoire est reliée au geste, au corps en mouvement donnant au tracé une dimension d’étirement, d’extension, de non-limites... Le plus souvent de grande dimension, les formats choisis le sont selon le regard, à l’échelle humaine, notamment. l’horizontalité permet au regard une lecture latérale qui peut se poursuivre et s’étendre au loin, au-delà de ses limites... Je cherche à établir des interactions avec le spectateur, lequel, amené à se déplacer, appréhende dès lors l’image par plans successifs ". 
Ariane Monod, 2011​​​​​​​
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© Julien Gregorio

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